Weightless light

Photographie de rue à Rome, 2007.

Photographie de rue à Rome, 2007.

 

Weightless light

 

Ce matin-là, en sortant tôt de l’hôtel, je fis immédiatement demi-tour. Mon sac me pesait après vingt pas. Je me débarrassai de presque tout : mon deuxième boîtier, les autres objectifs, le gros carnet, le sweat, le sac. Je ne gardai en bandoulière qu’un boîtier avec un seul objectif et, dans la poche de mon jeans, deux rouleaux de pellicule et un stylo-bille. Basta. On trimbale trop parce qu’on a peur. Peur de manquer, peur d’avoir froid, soif, faim, de la pluie. Or la sensation d’être léger, agile, sans poids inutile, est jubilatoire. Travailler avec un seul boîtier et une optique fixe permet d’être concentré, de savoir ce que l’on fait, de ne pas se disperser ni hésiter ; bref, d’y voir plus clair. C’est lumineux. D’ailleurs, en anglais, lumière et léger, c’est le même mot.

 
 
Hannah Dusar