Guillermo Mordillo

Guillermo Mordillo dans son atelier. Monaco, octobre 2010.

Guillermo Mordillo dans son atelier. Monaco, octobre 2010.

 

Guillermo Mordillo

 

L’artiste argentin au succès planétaire —car son humour est muet, comme celui de Buster Keaton qu’il admirait— était intarissable sur son travail, ses carnets, sa gaie discipline, sur l’importance de s’entourer d’images inspirantes, de ne pas s’encombrer de choses qui nous distraient de notre œuvre, sur le mystère des idées —« des papillons qui nous viennent et qu’il faut saisir au vol. C’est d’instinct que je dessine. J’ai l’impression que mon œuvre me dépasse. C’est souvent après-coup que m’apparait le sens d’un dessin. J’ai l’impression que je suis habité, comme mon chat Charlie », me dit-il en se tournant vers son félin qui me fixait, voyant Dieu sait quoi. « Parce qu’il suit son instinct, il fait tout bien. Il ne rate jamais rien ». Guillermo nous a quitté l’année dernière. Je l’ignorais. Je me demande ce que sait Charlie.

 
 
Hannah Dusar