Where is Trang-Daï?
Trang-Daï et ses amis, Saigon, 1988.
Where is Trang-Daï?
C’était en 1988. Treize ans après le départ du dernier hélicoptère du toit de l’ambassade américaine, le Vietnam communiste accordait ses premiers visas. Au jeune photoreporter que j’étais, Saïgon s’ouvrait comme une fleur de frangipanier offrant ses parfums d’Indochine, de guerre, de nostalgie et de mystère. Parmi les enfants des rues, une petite vendeuse de chewing-gum m’évita de me faire dépouiller par un pickpocket. Trang-Daï était fière de son pays et n’aurait pas supporté qu’un Vietnamien en donnât une mauvaise image. Trang-Daï m’emmena dans un Saïgon que je n’aurais jamais découvert seul. Je n’étais pas le premier étranger avec lequel elle voulait partager l’amour de son pays ; elle cachait une valise contenant des lettres provenant du monde entier. Un trésor dangereux car la police arrêtait et interrogeait les Vietnamiens qui avaient des contacts avec l’étranger. Mais Trang-Daï n’avait peur de rien. Après mon départ, nous correspondîmes quelques temps, puis plus rien, plus aucune nouvelle depuis maintenant… mince, trente ans ! Où est Trang-Daï ?