Elm street
Elm Street, Dallas, Texas.
Elm street
Assis sur la banquette en cuir de la Lincoln, il souriait. Le soleil lui réchauffait le visage tandis qu’un vent léger passait dans ses cheveux. À sa gauche, sa femme rayonnait, resplendissante dans son tailleur Chanel rose, offrant au peuple qui l’admirait un sourire de Cadillac. L’homme dut avoir, en cet instant, le sentiment d’être profondément aimé, y compris par la foule qui l’acclamait. La première balle le frappa à la gorge. Le choc et la brûlure lui coupèrent le souffle. Le bruit atroce de l’impact, un claquement mat, fit sursauter son épouse. Elle le vit porter les mains à sa gorge. Elle se pencha vers lui, ne comprit pas ; il voulut parler mais n’émit aucun son. Elle posa ses mains sur les siennes, sur ces belles mains d’hommes qui avaient caressé son corps, celui de Marilyn et celui de Marlène et bien d’autres encore, ces mains qui à présent se couvraient d’un sang mousseux. La deuxième balle le frappa en pleine tête et tout s’éteignit sur cette image, la dernière vision du président John Fitzgerald Kennedy.