Don’t think, shoot
Isabelle, Bruxelles, 1979.
Don’t think, shoot
1979, c’était la mode des jeans stretch mais le jeans je m’en fichais, dans la chambre d’Isabelle nous avions autre chose en tête, je la perdais la tête et stretch ou pas j’allais avoir la peau de ce jeans mais –réflexe- je volai en 1/60e de seconde cette vue aérienne du paradis terrestre avant d’envoyer dinguer l’Olympus et de retourner à notre ivresse.
Lorsque le calme revint, je pensai à l’image saisie dans la fièvre et me dit que c’était une bonne idée, qu’elle méritait mieux. Nous essayâmes avec d’autres vêtements, un cadrage plus soigné, différents jours, d’autres lumières. Jamais nous ne fîmes mieux. Aucune reconstitution n’égala l’instantané. “Quand je peins et que je me mets à penser, tout fout le camp” disait Cézanne. La photographie, ce doit être pareil, ce n’est pas avec la tête que ça se prend.